La Convention européenne du paysage en 2000 a permis d’avancer une définition : « une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l'action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations ».
Le paysage peut en effet être représenté de différentes façons :
- D’une part, le paysage peut être considéré comme une réalité objective du monde, résultat de la vie sur Terre. Les relations qu’entretiennent les espèces sur leur milieu, et entre-elles, est la définition même de l’écologie. L’écologie du paysage s’attarde à étudier la dynamique de la vie dans le temps et l’espace, à différentes échelles.
- Mais aussi, le paysage peut être l’image mentale que se fait l’homme de son environnement direct. En ce sens, cela est totalement subjectif : la sensibilité paysagère varie grandement d’un lieu à un autre et en fonction de ceux qui l’apprécient. La forêt française est aujourd’hui presque exclusivement façonnée de la main de l’Homme. Cette artificialisation généralisée des forêts porte parfois atteinte à l’intégrité des paysages et à leur naturalité, si chère à l’être humain à l’ère de la technologie et du virtuel.
- Le paysage apparait donc comme une notion complexe, résultat de l'imbrication d'éléments naturels, anthropiques et culturels. Son appréciation et donc la "sensibilité" qui peut y être associée est donc tout à fait subjective.
PAYSAGE ET GESTION FORESTIERE
Le forestier a un rôle important : la mise en valeur des éléments remarquables du paysage et du patrimoine afin de préserver/renforcer l’identité de la forêt ainsi que sa naturalité. L'essentiel est d'avoir conscience des conséquences paysagères des différentes actions forestières.
Les documents directeurs qui encadrent la rédaction des documents de gestion durable recensent des directives et/ou des recommandations concernant la prise en compte des paysages dans la gestion forestière. une analyse paysagère est systématiquement réalisée dans les documents d'aménagements en forêts publiques, avec sur les massifs à enjeux une analyse accompagnée d'une cartographie des sensibilités paysagères identifiées.
Exemples de recommandations faites aux propriétaires privés, qui figurent dans les SRGS Alsace, Lorraine et Champagne-Ardenne :
- Réfléchir à la surface des coupes à blanc-étoc en fonction de la topographie : une coupe sur un versant n’a pas le même impact visuel qu’une coupe en plaine.
- Favoriser des contours non rectilignes lors des coupes à blanc-étoc.
- Éviter les plantations de résineux «en timbre-poste» au milieu des zones agricoles de plaine.
- Préserver quelques arbres remarquables par leur dimension (hauteur-diamètre). Ces arbres appartiennent souvent au patrimoine de la forêt.
- Préserver le petit patrimoine rural.
PATRIMOINE HISTORIQUE, CULTUREL ET ARCHITECTURAL ET PAYSAGER
La réglementation en matière de protection du patrimoine historique et archéologique est rassemblée dans le Code du Patrimoine. Plusieurs instruments de portée réglementaire participent à la préservation et à la mise en valeur d'éléments paysagers ou du patrimoine culturel, notamment :
- les sites et monuments inscrits ;
- les sites et monuments classés ;
- les classements en Zones de protection du patrimoine, architecturel, urbain et paysager (ZPPAUP) ;
- les chartes des Parcs naturels régionaux prévoient souvent dans leurs chartes une composante "paysages" ;
- des "Plans de paysage " et "Contrats de paysage" issus d'actions partenariales.
Le saviez vous ?
Le Code du patrimoine prévoit l'existence d'un périmètres de protections de 500 mètres autour d'un monument historique (classé ou inscrit). En cas de travaux pouvant provoquer la modification dudit monument dans son état ou son aspect sont soumis à autorisation au titre du Code de l'Environnement : autorisation spéciale en site classé, déclaration en Préfecture en site inscrit.